Partie intégrante de l’identité communale, les hameaux de Fontaine, Martigny, Preuilly, Grand Pont et Bonnillet présentent néanmoins chacun leurs singularités.
Hameaux
- Fontaine
Géographiquement, Fontaine est implanté sur trois communes : Montamisé, St-Georges les Baillargeaux et Chasseneuil-du-Poitou. Le hameau a longtemps été coupé du centre bourg en l’absence de route et de pont (Pont Neuf construit en 1862). Le Clain représentait un obstacle que seul le bac ou les gués permettaient de franchir. De même, les crues du Clain ont, de tous temps, isolé le hameau, inondant jusqu’à la route de St-Georges. Néanmoins, le hameau de Fontaine a toujours fait partie intégrante de la paroisse de Chasseneuil.
Fontaine et Chasseneuil ont une histoire commune. La voie romaine, par exemple, traverse le hameau et délimite Chasseneuil et Montamisé. Elle a ensuite fait partie au Moyen Age d’un des quatre chemins de St-Jacques de Compostelle. Les marcheurs arrivant par Fontaine s’arrêtaient à la Vicane (centre bourg), maison tenue alors par des religieux qui offraient accueil et soins.
La petite histoire de Fontaine est ensuite liée à quelques uns de ses illustres habitants. Le logis de Fontaine en accueillit plusieurs dont Olivier Bourbeau. Au XIXème siècle, ce professeur de droit devint maire de Poitiers, ce qui lui valut une rue éponyme dans la capitale poitevine. On lui doit la construction de l’actuel Hôtel de Ville. Il devint par la suite conseiller général, et enfin Ministre de l’Instruction Publique sous Napoléon III. Il est également à l’origine de la très importante loi sur l’usufruit des veuves. Autres habitants célèbres, la famille Fromont, dont le fils Pierre s’est illustré dans les années 70 au théâtre et au cinéma. Il était également la doublure officielle de Jean Marais dans ses plus grands films.
- Grand-Pont
Pendant la première moitié du XXème siècle, Grand Pont a une vie de quartier assez active. A l’époque, le hameau est entouré de champs cultivés. Les fermes (au niveau de l’actuelle Pataterie) cohabitent avec les autres habitations.
L’activité commerciale est très développée. On trouve une multitude de commerces. Les habitants vont à la boulangerie qui existe encore aujourd’hui (bord Nationale). En traversant la route, on trouve une épicerie poissonnerie et, en allant vers Poitiers, on peut s’arrêter au restaurant de la Colombière. En face, la coiffeuse accueille les familles. Le « Relais de Poitiers » est premier hôtel construit à proximité de la Nationale dans les années 50. A l’origine du projet, M.Fort, un visionnaire, qui pensait que l’activité allait se développer dans ce secteur … Belle intuition !
L’école accueille les élèves de Grand Pont, de Bonnillet et de Preuilly, trop éloignés du centre bourg. Le bâtiment existe toujours et abrite aujourd’hui l’accueil de Loisirs.
La vie sociale au lendemain de la seconde guerre, c’est aussi les dimanches au dancing « Le Pavillon Bleu » (actuel « Tabac-presse ») ou les assemblées de quartier. Les habitants se réunissent en été pour un moment de convivialité sur l’emplacement de l’actuel parking du Lycée Agricole.
L’originalité de Grand Pont réside en son positionnement sur le passage historique de la « Grande Route de Paris à l’Espagne ». Aux XVIème et XVIIème siècles, le « Grand Chemin », est emprunté par les Rois de France. Les grandes transformations arrivent au XVIIIème siècle : transformer ce qui n’est qu’un chemin sinueux en route de première catégorie. Un énorme chantier commence, avec le concours de la main d’œuvre locale. La nouvelle route mesure 60 pieds de large et son tracé est calculé au plus droit. La « Route Royale » puis « Route Impériale » devient alors « Route Nationale 10 », partie intégrante de l’environnement de Grand Pont (aujourd’hui RD910).
- Martigny
Martigny, géographiquement positionné sur la frontière entre Chasseneuil et Avanton, se révèle un hameau où il fait bon vivre. Implanté autour du château du XVIème (style renaissance), l’habitat s’est installé depuis cette époque, et continue encore aujourd’hui à se développer ! Ainsi, deux lotissements ont vu le jour à Martigny depuis quelques années : Bas Village et le Clos du Plantis.
- Bonnillet
Bonilhet, Bonylet, Bonnillet … A travers l’histoire, de nombreux écrits communaux, nous racontent l’existence du hameau de Bonnillet.
Le hameau et ses habitants ont toujours fait partie de la commune, tout en vivant leur propre histoire. Ainsi, au XVème siècle, les « seigneurs » référents du fief de Bonnillet bénéficiaient de droits féodaux sur les paysans plus pauvres du hameau. Au début du XXème siècle, le hameau possède son lavoir, permettant aux mères de familles et aux laveuses professionnelles de s’enquérir de leur tâche sur place. De même, l’épicerie-bar de la famille Métayer a existé jusque dans les années 50 (face à l’actuel stop, en arrivant de la RN10) proposant un commerce de dépannage aux habitants ...
Mais l’histoire ne commence pas là …
De la pierre…
Selon toute vraisemblance, à l’époque gallo-romaine, les habitants du hameau exploitent déjà les carrières de pierre présentes sur le site. La proximité de la Voie Romaine (secteur Fontaine/ Montamisé) en favorise le commerce. L’extraction de ce calcaire tendre est la plus ancienne industrie de la commune. Elle connaît une augmentation de son activité après la seconde guerre mondiale, lors de la reconstruction, donnant très nettement à Bonnillet une connotation ouvrière malgré des paysages plutôt agricoles en surface. Aujourd’hui encore, l’activité perdure avec des entreprises comme Rocamat, même si la fourniture de pierres pour parement dépasse aujourd’hui la production de pierres de taille. Les pierres de ces carrières ont permis la construction de très belles maisons bourgeoises tel que le logis de Bonnillet qui date de 1875.
… Et de l’eau
De l’époque gauloise jusqu’au Moyen Age, le seul moyen de traverser le Clain est le gué (endroit d’une rivière où le niveau de l’eau est assez bas pour traverser à pied). Les siècles suivants voient l’évolution rapide de la navigation. Le Clain est alors envahi par de nombreuses embarcations : pêche, transport d’animaux, de récoltes … A cette époque, les seigneurs de Guignefolle bénéficient de droits féodaux notamment du droit exclusif de traversée de la rivière. Rapidement, ils instaurent un droit de passage payant au niveau de Bonnillet, le bac de Bonnillet. Jusqu’à la révolution française, les hommes continuèrent à payer le bac pour traverser avec charrettes et marchandises. Après l’abolition des privilèges, la commune reprit l’exploitation du bac jusqu’à la fin du XIXème siècle.
En 1897, le pont de Bonnillet fit partie d’un programme départemental de construction de ponts. Destiné à favoriser les échanges, le pont a été financé par la commune, par un emprunt mais aussi par une souscription volontaire lancée auprès des 37 propriétaires intéressés par ce nouvel axe de communication (agriculteurs et société exploitant les carrières essentiellement). Cet ouvrage sonna le rattachement géographique définitif de Bonnillet à la commune.
- Preuilly
Preuilly est implanté le long des méandres de l’Auxance. La rivière a toujours fait partie intégrante de la vie des habitants. Trois rues principales portent les noms des propriétés qui les jalonnent (la Vallée, le Buis et la Grenadière), mettant en évidence l’attachement des habitants pour leur village, et inversement ! Preuilly a connu une activité très intense, basée en majorité sur la culture de la vigne et des primeurs (cultivés en terrasse sur les coteaux menant à la rivière).
Jusqu’en 1870, date à laquelle les vignes sont dévastées par le phylloxéra, l’activité occupait de nombreux habitants de Preuilly : à l’époque, vignerons et tonneliers étaient des métiers très développés dans le hameau. Chaque année, Les habitants se rassemblaient pour faire les vendanges. De même, les battages, la récoltes des légumes ou les moissons se faisaient en commun, chacun « donnant la main » à ses voisins. Jusqu’en 1970, Preuilly comptait de nombreux commerces (boulanger, charcutier, épiciers, couturières …) et vivait en quasi autonomie. Les assemblées de village se déroulaient au niveau de la « grimpette », c'est-à-dire la petite place qui relie encore aujourd’hui les rues de la Grenadière et de la Vallée.